Les lautaris sont le ferment de la tradition musicale roumaine. Ces musiciens et chanteurs tsiganes peuplent aussi bien les campagnes de la Valachie que la ville de Bucarest comme ils peuplaient les rêves et les fastes des cours d’antan. Que ce soit dans le tourbillon d’une nore (danse paysanne) ou dans les effluves des cabarets enfumés de Bucarest. Leur connaissance musicale mêlée à une interprétation à la fois sophistiquée et brute leur est enviée par tous les musiciens tsiganes de l’Europe de l’Est. Dans la lignée de la célèbre Romica Puceanu décédée récemment ou de la grande Gabi Lunca Panseluta Feraru âgée de 44 ans est l’une des grandes chanteuses lautaris de Bucarest. Son répertoire est donc un mélange des airs traditionnels de cette région et des chants plus urbains de la capitale. Accompagnée d’un teret un ensemble traditionnel composé d’une clarinette jouée par son mari virtuose Marian Stefan d’un violon, d’un accordéon, d’une contrebasse et de l’indispensable cymbalum sa voix flotte au-dessus d’un mélange d’harmonies et de bourdon rythmique qui nous évoquent l’origine orientale de ces musiciens tsiganes venus en Roumanie à l’époque de l’empire ottoman.