Ils sont six, tout de noir vêtus, six hommes assis en arc de cercle dans un silence religieux avec leur damboor, magnifique luth de bois noir à cinq cordes et grand manche, orné de marqueterie, Ils ont pris place dans le sanctuaire de Shah Abdul Latif, à Bhit Shah, petit village du Sind aux portes du désert du sud-est pakistanais, Toute la nuit, du coucher au lever du soleil, ils vont chanter les poèmes du maître de ces lieux, Shah Abdul Latif, mort en 1752, l'un des saints les plus vénérés du monde islamique, poète érudit déjà reconnu en son temps comme une véritable encyclopédie vivante.